- PAULUS (F. von)
- PAULUS (F. von)PAULUS FRIEDRICH VON (1890-1957)Fils d’un fonctionnaire, Paulus est lieutenant en 1909, capitaine en 1914 et colonel en 1938. Il est alors l’un des spécialistes allemands des blindés. Après les campagnes de Pologne et de France, où il assiste Reichenau, il devient chef adjoint de l’état-major général de la Wehrmacht. En 1942, il est nommé commandant en chef de la VIe armée, qu’il mène, au cours de l’été, jusqu’à la Volga et à la conquête de Stalingrad, dans les faubourgs de laquelle il parvient à la fin d’août. Mais, trop faible pour emporter la ville, il piétine encore en novembre dans les ruines défendues mètre par mètre par les Soviétiques et, malgré des efforts surhumains, ne parviendra jamais à les rejeter entièrement à l’est de la Volga. Il lui a manqué l’appui de la IVe armée blindée de Manstein, déroutée inutilement par Hitler vers le Caucase; les Allemands, en effet, avaient gravement mésestimé les ressources et l’énergie de l’Armée rouge. Coupé du gros de l’armée allemande, encerclé par les Russes, Paulus ne reçoit pas de Hitler la permission de battre en retraite. Après une lente et terrible agonie de cinquante jours, la VIe armée est pratiquement exterminée et Paulus est forcé de capituler le 31 janvier 1943, avec les 100 000 hommes qui lui restent sur plus de 200 000. Il venait d’être élevé par Hitler à la dignité de maréchal. Mais celui-ci ne pardonna jamais à Paulus ce qu’il appelait sa lâcheté et les rapports entre le Führer et la Wehrmacht ne cesseront désormais de se dégrader, atteignant le point de rupture après l’attentat manqué du 20 juillet. Apprenant la répression féroce dont l’armée est l’objet, Paulus, en captivité, adhère au Comité national de l’Allemagne libre du général von Seydlitz et appelle par radio et par tracts l’armée allemande à se débarrasser du dictateur. En 1946, il dépose au procès de Nuremberg contre ses anciens collègues de la Wehrmacht. Autorisé par les Russes en 1953 à s’installer en Allemagne démocratique, à Dresde, il s’y montre jusqu’à sa mort partisan d’une nouvelle alliance germano-soviétique et farouche adversaire de la politique du chancelier Adenauer en Allemagne fédérale.
Encyclopédie Universelle. 2012.